SUR PIERRE DS L'ESTOILE.                           J
a maligne * mais trop pore à une vaine curiosité et « liberté dont je suis marry, et à laquelle toutefois qui «c me voudroit retrancher feroit tort à ma santé et à « «na vie, parce que si je suis contraint, je ne vaux « rien, estant extrémement libre et par nature et par « art; et me suis logé là avec le seigneur de Montagne « ( mon vade mecum), que, sauf la santé et la vic, il <c n'est chose pour quoy je veuille me ronger les ongles, <c et que je veuille acheter au prix du tourment de l'es-« prit et de Ia contrainte. » Ce passage explique sa conduite pendant les troubles, et la liberté qui règne dans ses écrits.
Il avoit cru assurer son repos en ne se déclarant ouvertement pour aucun parti, et en évitant avée le plus grand soin toute démarche qui t le compro­mettre. Jamais il ne se trouva aux assemblées des bourgeois, qui, jusqu'à la réduction de Paris, tentèrent à différentes fois de soulever le peuple contre 1es chefs de la Ligue, et d'ouvrir à Henri iv les portes de la-ca­pitale. Il étoit si peu disposé à se réunir à eux, quil traite de folies ces entreprises, qui furent à la vérité presque toujours mal concertées, et dont les princi­paux moteurs agissoient avec plus de le que de pru­dence. Il craignoit tellement de partre oppoaux factieux, que, vers la fin de 158g, il fit partir son fils aîné pour l'armée de la Ligue. « Je fus comme forcé, « dit-il, de le laisser aller, pour éviter à plus grand « inconvénient ; le malheur du siecle étant tet qu'un « homme de bien ne pouvoit estre en seureté, s'il ne « connivoit aux armes et rebellions qui se faisoient « contre le Roy. »
Son extrême circonspection ne le mit cependant pas
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